Colette Bridier, Joëlle Lebullenger et Anne Brébion

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 « Au delà des encres », à l’Orangerie du 27 mars au 2 avril

Trois graveuses à l’Orangerie, toutes trois initiées par Hervé Aussant, assidues de l’atelier gravure depuis quasiment vingt ans,  unies par un désir d’expérimentation d’abstraction et d’abstraction figurative.  Elles présentent trois univers personnels.

Anne Brébion (est-elle vraiment la plus ancienne du Thabor, ayant intégré l’Escabeau de Pierre Gilles à l’âge 11 ans ?) présente ses dernières gravures réalisées pour partie sur zinc, pour partie sur bois, réparties en trois séries : nature,  miniatures et calligraphie. Au delà de l’encre, elle cherche à traduire des paysages intérieurs, la mémoire du temps. C’est une écriture à lire au-delà des lettres,  et le sens est donné par le rythme. « Le geste grave, trace l’indicible légèreté ».

Colette Bridier, habituée des expositions personnelles et collectives, présente plusieurs techniques  connues de gravure  (linogravure, aquatinte) complétées de techniques plus rares, comme la gravure au sucre et le vernis mou, car elle aime expérimenter de nouveaux effets.  Le Noir et le Blanc – thème de l’expo – domine, mais elle donne aussi à voir les couleurs qu’elle aime, obtenues par plusieurs encrages, pour les effets de matière et de relief.  Sur la table, les beaux livres sur les oiseaux déguisés réunissent six textes poétiques d’auteurs et vingt plaques.

Joëlle Lebullenger a fait le choix de la pointe sèche,  de l’aquatinte et des résines pour son travail en Noir et Blanc. Le parti pris de cohérence thématique est net, modulé par les variations autour du cercle, propices faire rêver le visiteur. Les cercles symbolisent –  pour elle – la gestation du travail, l’aboutissement,  le mûrissement. Ils concrétisent sa démarche mentale, ancrée dans le spirituel « la matière aide au dépassement auquel on ne pense pas en amont ». Depuis dix-sept ans avec Hervé Aussant au Thabor, elle se consacre complètement à la gravure.