Exposition de l’Atelier Peinture d’Anna Pitchoka au Grand Cordel du 23 mars au 27 mai 2023.
Les Cartes du Lundi Soir avec Anna Pichotka
Les lundis soir à l’Atelier du Thabor abordent successivement différents thèmes.
L’objectif est de développer chez chacun.e un minimum de savoir-faire technique et des
outils permettant une création personnelle et un travail autonome.
Chaque thème est traité pendant plusieurs séances, pour permettre aux participants de
nourrir le travail avec leurs propres réflexions et recherches, et pour aborder un sujet de
différents points de vue.
Je commence chaque séance par des exercices stimulant l’hémisphère droit du cerveau
et par la présentation d’œuvres d’art (plastiques, littéraires, musicales…). Mais ce sont
également les idées, associations et souvenirs des participants qui nourrissent leur
production.
L’inspiration est le résultat d’un travail continu sur une question et sur soi-même, qui
ouvre sur une esthétique personnelle. Il importe d’apprendre la beauté de ce
cheminement plutôt que de se focaliser sur l’œuvre finie.
Une carte est un papier sur lequel on peut voyager
Peindre des cartes demande beaucoup de stimulations différentes. En vérité, il n’y a
qu’un pas de la précision cartographique à l’abstraction.
Au début, projeter son environnement familier à plat sur un papier n’est pas facile.
Les photographies aériennes ont été un support utile pour changer de dimension.
Beaucoup d’artistes contemporains travaillent sur l’idée de la carte, soit avec des
techniques informatiques pour produire des effets de couleurs intéressants, soit pour
explorer des voyages intérieurs, des lieux imaginaires…On appelle cela la cartographie
subjective. Ces œuvres sont une inspiration importante pour le travail que nous avons
réalisé. Mais je me suis aussi appuyée sur les peintures de Paul Klee, Robert
Rauschenberg, Lee Krasner etc.
Une autre source très riche est le travail d’artistes textiles comme Eszter Bornemisza et
Diane Savona.
Les œuvres tressées de François Rouan nous ont permis de comprendre la possibilité
de profondeur dans une carte peinte.
J’ai nourri quelques séances avec la lecture du « Siège de Lisbonne » de Sarramago.
Ses descriptions de parcours dans la ville suscitent des traces impossibles et absurdes
sur le papier, surtout quand elles sont dessinées les yeux fermés.
Pour toutes les séances, j’ai cherché un accompagnement musical suggérant ce qui
rend une peinture abstraite intéressante : mouvement, rythme et couleur : J.-S. Bach, B.
Britton, J. Loussier, le Modern Jazz Quartet etc.
Tout cela a permis de vaciller insensiblement entre l’idée de la carte et l’invention
abstraite.
L’émulation du groupe a fait le reste.
Les exposants : Lorine Allio, Fariza Boubeker, Christiane Cloarec, Isabelle Danic, Véronique Gendry, Marie Authié, Laurence Lesne, Marie Hélène Maisonneuve, Régine Petitfrère, Claudine Cloquinio, Fabienne Rupin, Laurence Sollier, Cécile Soudé, Armelle Trébaol, Hervé Disy, Benoît Lorne, Bernard Meyran.
