Micha Avignon-Palsky, Noëlle Genetet, Isabelle Scheidt et Anne-Françoise Taillard
Quatre adhérentes ont exposé à l’Orangerie du 10 au 17 avril. Trois sculptrices – Micha Avignon-Palsky, Noëlle Genetet, Isabelle Scheidt – et une graveuse – Anne-Françoise Taillard – ont apporté élégance et cohérence au bel espace de l’Orangerie le temps d’une semaine radieuse. Le lien entre sculptures stylisées et graphisme épuré était réel, et aussi entre les quatre univers représentés autour du thème de l’humain.
Micha et Isabelle ont exposé au salon de Chantepie en octobre, isolément, avec une quarantaine d’exposants, mais à l’Orangerie le quatuor expose ensemble. Les personnages de Micha expriment les contraires inhérents à l’être humain et aussi à la sculpture : vigueur et faiblesse, âpreté et douceur, élégance et rudesse. Chacun d’entre eux raconte son histoire, à découvrir.
La recherche de Micha se poursuit ici avec l’expérimentation de nouvelles techniques et matériaux, notamment par l’alliance entre la terre et le métal des socles de présentation.
Pour sa première exposition en dehors des expositions collectives de l’atelier, Noëlle a pu être rassurée par les échos très positifs des quelques trois mille visiteurs. Intéressée non par la position du sujet mais par le désir de saisir l’instantané, Noëlle attrape la mobilité, le geste, l’expression. C’est l’inverse d’une sculpture statique qui fige l’arrêt dans le mouvement.
Inspirées par Degas et Rodin, trois danseuses élancées en plâtre, sur structure métallique, explorent une thématique et une technique rare à l’atelier. Et de belles mains viriles, issues également d’une recherche personnelle par série, expriment la force et l’équilibre du formidable outil du cerveau qu’elles représentent.
Après l’exposition de Chantepie, Isabelle a montré ici un travail plus personnel tout en prolongeant sa recherche plastique sur les oppositions fondamentales de l’homme : force et fragilité, équilibre et déséquilibre, doute et certitude. Son approche artistique cherche à faire voir les failles de l’être humain. Et elle n’en a pas terminé avec cette réflexion qui donne le sens à ses dix sculptures présentées – dont cinq nouvelles pour l’exposition – dont on apprécie également le travail créatif sur leur mise en scène.
Anne-Françoise est intéressée par tout : photo, gravure, peinture, collage, sculpture et toutes ces approches se nourrissent ici avec un travail entièrement nouveau de monotype autour du thème du pique-nique. La sculpture lui aurait imposé le noir et blanc. En hommage au « Déjeuner sur l’herbe », ses vingt-sept gravures ont fait revivre ce moment de partage convivial et de communion avec la nature. Les monotypes sont réalisés par le plaquage de deux linogravures (avec impression sur compresses stériles, plusieurs passages et mélange de plaques). Outre l’heureuse confusion des lignes des monotypes, on apprécie également les taches de couleur, dont la pomme rouge devant les femmes nues, en hommage à Manet.